Hugues de Crousaz

Mireille Excoffier

Exem

Catherine Grangier

Incandescences

Variations à huit mains à partir des Sonnets luxurieux de l'Arétin

5 mars - 2 avril 2022

Infos pratiques

Exposition du samedi 5 mars au samedi 2 avril 2022

Vernissage Samedi 5 et dimanche 6 mars de 11h à 17h

Finissage 2 avril 2022 de 11h à 17h en présence des artistes

Attention, exposition réservée à un public averti!

Pierre l’Arétin, le célèbre écrivain italien, composa en 1524 ses seize Sonnets luxurieux pour accompagner (et défendre !) seize dessins érotiques de Giulio Romano gravés par Marcantonio Raimondi sous le titre I Modi.

Mises à l’index par le pape Clément VII, ces productions ont difficilement survécu aux autodafés et seul un exemplaire de l’édition de 1527 est parvenu jusqu’à nous. Sous le nom de Volume Toscanini, il est devenu en 1980 la propriété de Gérard Nordmann, directeur de La Placette à Genève ! Mais durant cinq siècles, d’innombrables copies, variantes et imitations ont vu le jour.

C’est pour rejouer sur quelques mois cette véritable saga aux allures de polar, que Hugues de Crousaz, Mireille Excoffier, Exem et Catherine Grangier ont décidé de créer leurs propres variations à partir du fameux Volume Toscanini, se les transmettant afin que chaque sonnet passe par quatre regards, chaque variation servant de point de départ à la suivante.

“INCANDESCENCES”, un livre?

Une souscription pour une éventuelle publication liée à cette événement est ouverte. Vous en trouverez le détail en dernière page de la liste de prix.

 

Petite chronologie des I Modi (Les Positions) et du Volume Toscanini

1520 : Le peintre Raphaël meurt le 6 avril à Rome et Giulio Romano, son disciple, prend la direction de son atelier.

1517-1524 : Une série de dessins est produite sous le nom des I Modi par l’atelier de Raphaël, sans doute entre 1517 et 1524, ces dessins sont traditionnellement attribués à Giulio Romano, mais la participation de Raphaël à ce travail est vraisemblable.

1524 : Marcantonio Raimondi, autre proche de l’atelier de Raphaël, grave sur cuivre les seize dessins de la série des I Modi. Il ne reste de cette série que quelques fragments conservés à Londres (British Museum), Paris et Vienne.

1524 : Giberti, maître de la politique du pape Clément VII, fait emprisonner Raimondi pour la production de ces gravures et s’évertue à les faire détruire.

1524 : Pietro Aretino, dit l’Arétin, obtient du pape la libération de Raimondi, puis écrit, en solidarité avec Giulio Romano et Marcantonio Raimondi, ses seize Sonnets Luxurieux pour accompagner les seize gravures de Raimondi.

1525 : Sonnets et gravures semblent avoir été réunis une première fois dans une ou plusieurs éditions dont il ne reste absolument rien.

1527 : Édition à Venise, dans un format in-8 (157 x 99 mm), des Sonnets luxurieux illustrés par des copies des gravures de Raimondi exécutées sur bois, donc plus “grossièrement”, par un anonyme.

XVIe – XIXe siècle : un grand nombre d’imitations, de copies et de variations des gravures et des sonnets sont réalisées.

1850 : Jean-Frédéric Maximilien de Waldeck prétend avoir trouvé dans un couvent mexicain une édition originale des Sonnets luxurieux et en avoir copié les gravures. Il en résulte une série de vingt dessins dont la plus grande partie est effectivement très proche des gravures de l’édition de 1527.

1928 : Le seul exemplaire connu de l’édition de 1527 est redécouvert par hasard par Walter Toscanini, fils du chef d’orchestre Arturo Toscanini, d’où son nom de “Volume Toscanini”. Il y manque deux feuillets, dont un comprenant les sonnets V et VI et leurs illustrations.

1980 : Gérard Nordmann, directeur de La Placette à Genève et détenteur d’une collection unique de plus 2’000 livres et estampes érotiques, acquiert le Volume Toscanini lors d’une vente aux enchères à New York.

Années 80 : Nordmann propose à La Fondation Bodmer de lui faire donation de sa collection. La Fondation, en la personne de son directeur, Hans E. Braun, refuse l’offre pour “incompatibilité de genre” !

2006 : La Bibliothèque érotique de Gérard Nordmann est dispersée lors de deux ventes aux enchères chez Christie’s et le Volume Toscanini retourne à l’anonymat.

L'exposition virtuelle